Rencontrez Milo

Le petit Milo était un microprématuré. À son poids minimal, il ne pesait que 450 grammes, ce qui lui a valu le surnom de « miraculé d’une livre ». À sa naissance, son cerveau et ses poumons n’étaient pas complètement développés et il a fallu l’intuber de partout avant de l’installer dans l’incubateur de l’Unité des soins intensifs néonatals (USIN). Ce n’est qu’à sa troisième journée qu’Anissa a pu enfin le prendre dans ses bras et l’embrasser. « En le tenant contre moi, peau contre peau, après ces trois jours d’inquiétude, j’ai senti pour la première fois qu’il était à moi », dit-elle. En se remémorant à quel point Milo a lutté pour sa survie, les larmes montent aux yeux d’Anissa. « Quand tu vois ton enfant devenir tout bleu parce que son cœur faiblit, le temps s’arrête pendant les quelques minutes où l’on tente de le ranimer. Tu te sens parfaitement inutile pendant que la pièce se remplit de professionnels qui s’efforcent de lui sauver la vie. »

MiloIl a fallu une semaine avant que Milo n’ouvre les yeux. Pendant tout ce temps, Anissa est restée à ses côtés. En fait, elle n’a pas quitté l’USIN pendant six semaines! Et elle ne l’a fait que parce que l’équipe a insisté pour qu’elle s’accorde un peu de repos. À la fin de la première semaine de Milo, Anissa et Muqeet ont engagé un photographe pour capter ce moment précieux. « J’avais trop peur pour espérer, et trop peur pour envisager la réalité », se souvient Anissa.

Milo a été suivi de près et soigné pendant des mois par les spécialistes de calibre mondial de l’USIN. Petit à petit, il a pris du mieux. Il est devenu plus fort. « J’en suis venue à considérer l’équipe comme des membres de notre famille, souligne Anissa. C’était les gens qui m’entouraient 24 heures par jour. Je me suis attachée à eux et je leur faisais une confiance totale pour ce que j’avais de plus précieux. » Muqeet, qui avait de la difficulté à établir un lien avec Milo, précise : « Les membres de l’équipe sont devenus mes psychothérapeutes. Ils m’ont rassuré et m’ont fait comprendre que Milo s’en sortirait. Sans eux, je pense que je n’aurais pas pu passer au travers de cette épreuve. »

Enfin, après 116 jours de soins intensifs à l’USIN, Milo a rejoint le reste de sa famille. Il est encore sous oxygène, mais prend des forces de jour en jour. « Vos dons ont permis à mon enfant de survivre! »