Entrevue avec le Dr Mirko Gilardino
Le Dr Mirko Gilardino est chirurgien plasticien et directeur de l’Unité de chirurgie craniofaciale et des fentes faciales H.B. Williams de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Quand est-il devenu évident que vous vouliez travailler auprès des enfants?
J’ai toujours su que je voulais travailler dans une spécialité liée à la chirurgie. Pendant mes études à l’Université McGill, je me suis retrouvé, par une heureuse coïncidence, dans l’Unité de chirurgie plastique pédiatrique dirigée par le Dr Bruce Williams. Étant issu d’une famille d’artistes, l’approche artistique de cette discipline a vraiment touché une corde sensible chez moi. Je suis devenu passionné par l’idée de changer la structure faciale, non seulement pour l’esthétique, mains également pour la fonction. De plus, c’est là que j’ai eu l’occasion d’interagir avec les familles et de réaliser à quel point c’est gratifiant.
Vous avez étudié au Children’s Hospital de Philadelphie (CHOP), le haut lieu de la chirurgie craniofaciale pédiatrique, et y êtes presque resté. Pourquoi avez- vous décidé de revenir à Montréal?
Dans chaque ville, on m’offrait l’occasion de jouer un rôle important et de prendre la relève d’un excellent directeur qui était sur le point de prendre sa retraite. Le CHOP est sans contredit un des hôpitaux les plus prestigieux en Amérique du Nord, mais l’excellence de l’équipe à l’Hôpital de Montréal pour enfants et le fait de savoir que je pouvais aider le département à passer à un autre niveau en ramenant mes connaissances acquises là-bas, combiné au fait qu’à Montréal, je me sens plus près de mes racines européennes, tout cela m’a convaincu de me joindre au Children et je n’ai jamais regretté cette décision.
À votre arrivée, vous avez favorisé certains changements importants en ce qui a trait aux processus de travail. Parlez-nous en...
J’ai été inspiré par ce que j’ai vu au CHOP et qui vise à simplifier l’expérience vécue par les familles. Désormais, les neurochirurgiens, les chirurgiens- plasticiens, les ORL et les autres spécialistes se réunissent pour discuter du cas d’un patient, dresser le tableau d’ensemble et élaborer un plan afin de réduire le nombre de visites à l’hôpital en se relayant les uns les autres dans la salle d’opération. Cela évite à l’enfant de nombreuses anesthésies et permet aux parents de manquer moins de travail ou d’être plus libres pour s’occuper d’un autre enfant à la maison. Nous offrons aux familles une certaine tranquillité d’esprit. Depuis que je suis devenu père, je suis encore plus sensible à cette réalité. Voilà l’étendue des soins que nous offrons : des soins personnalisés qui font en sorte que ces familles veulent redonner aux autres familles.
Vous êtes un des médecins du children les plus sollicités par les médias. Êtes-vous à l’aise avec cette situation?
Je ne le fais certainement pas dans mon propre intérêt puisque je n’ai pas besoin de plus de travail, d’autant plus que j’ai mon cabinet privé ! Les cas d’enfants ayant subi une chirurgie craniofaciale ont l’avantage de braquer les projecteurs sur le Children et de montrer aux Québécois qu’il y a un centre spécialisé ici même dans leur province. Nous formons une équipe complète de chirurgie crano aciale et nous pratiquons les interventions chirurgicales les plus avancées. Il n’est pas nécessaire d’aller ailleurs. Le public doit savoir cela ! Nous avons réalisé de nombreuses premières et nous continuerons de le faire... Je ne serai jamais assez reconnaissant envers tous les donateurs qui nous aident à demeurer à la ne pointe de notre expertise, qu’il s’agisse de mon département ou de tout autre service au sein de l’hôpital, alors permettez-moi de profiter de l’occasion pour les remercier.