Alors que la pandémie marque son premier anniversaire, une augmentation alarmante du nombre d'adolescents aux prises avec des problèmes de santé mentale, incluant les troubles alimentaires, a été observée.

Depuis le début du confinement, les nouveaux cas d’anorexie nerveuse ont doublé à l’Hôpital de Montréal pour enfants, les adolescents présentant des signes de restrictions alimentaires extrêmes, de perte de poids et de peur intense de prendre du poids. « Je n’ai jamais vu un nombre croissant de cas comme celui-ci auparavant, déclare la Dre Holly Agostino, directrice de programme de la clinique des troubles alimentaires du Children. Les nouvelles consultations sont à la hausse et les hospitalisations d’urgence liées aux complications de la malnutrition comme une faible fréquence cardiaque ou une pression artérielle basse ont triplé depuis mars 2020. De plus en plus de patients présentent des symptômes d’autant plus graves. »

Le point tournant : le confinement

La pandémie de la COVID-19 et le confinement ont bouleversé la vie de nombreux adolescents. Dans un article récent du Devoir, la Dre Agostino explique que l’isolement a agi comme un élément déclencheur pour des troubles alimentaires latents chez bien des jeunes qui ont perdu leurs repères. Privés de leurs amis, d’une routine scolaire régulière et d’activités parascolaires divertissantes qui aident à réduire le stress et la dépression, les adolescents ayant des problèmes d'image corporelle préexistants, de l'anxiété ou d'autres troubles de l'humeur peuvent développer un mal-être profond menant par exemple à l’anorexie.

Ayant mené un dur combat contre l’anorexie avant de réussir à retrouver de saines habitudes de vie, Irini, une patiente du Children, sympathise avec les jeunes pour qui la COVID-19 a posé des défis supplémentaires. « Tout ça a pris le dessus sur ma vie, dit-elle. Pendant que je me rétablissais, mon parcours a été difficile, mais cela m'a aidé à construire une base solide dans un environnement sûr pour éviter les troubles alimentaires. La pandémie a eu des conséquences négatives pour beaucoup. Afin de faire face à l'incertitude, au stress et à l'anxiété, certains enfants et adolescents pourraient avoir adopté des habitudes malsaines pour la santé. Je comprends leur lutte. N’oublions pas que ce combat, nous le menons tous ensemble !

Les signes possibles de la maladie comprennent l’évitement alimentaire, la perte de poids, le refus de manger avec les autres, les changements soudains de régime et l'exercice obsessionnel. Les troubles alimentaires peuvent également être associés à d'autres problèmes de santé mentale, comme la dépression, l'anxiété et la toxicomanie. Si vous vous inquiétez pour votre enfant, demandez de l'aide. Pour commencer, parlez-en à votre médecin de famille.

Comment soutenir la cause

Le 28 janvier, passons le mot pour aider les enfants et les adolescents aux prises avec des problèmes de santé mentale. Maintenant, plus que jamais, chaque geste compte. #BellCause