Un message d’espoir d’Emma, ayant combattu l’anorexie mentale

La semaine dernière, j’avais un travail à remettre pour l’école qui consistait à identifier 13 symptômes de la dépression. Ça n’a pas été difficile pour moi de les nommer, puisque j’ai moi-même souffert d’une dépression sévère au cours de l’hiver 2014. Je n’avais encore que 13 ans. Tout a commencé au début de mon secondaire. Je ne me sentais pas bien et je trouvais que je ne faisais pas assez de sport. J’avais alors demandé à mes parents d’intégrer la natation à ma routine. Quelques mois plus tard, je nageais 3 soirs par semaine, à raison de 90 minutes chaque session. Je performais partout. Quelque chose me disait continuellement qu’il fallait s’entraîner plus, plus longtemps et manger moins. Devant un miroir, je me détestais, me trouvais grosse. Je questionnais mes parents face aux calories que l’on doit ingérer, je tentais de calculer mes portions en classe. Près de mon 13e anniversaire en avril, mon apparence physique et mon état émotionnel fragile ont inquiété ma famille. Je pleurais souvent, j’avais toujours froid, mon teint était extrêmement pâle. Ma mère m’a incitée à voir un médecin, car une crise d’urticaire se manifestait alors. On a fait un examen sanguin complet; le mal était déjà fait : j’avais perdu 20 livres en un seul mois. Je pesais alors 74 livres. Mon cœur battait à peine. Mes parents ont alors demandé l’aide du Children, en listant tous les changements observés au cours des derniers mois. Je vais m’en souvenir toute ma vie.  J’ai rencontré le médecin au Children le 13 juin 2013, et le 21 juin, je devais être hospitalisée d’urgence, car je souffrais du syndrome de renutrition inappropriée appelé refeeding syndrome. Cette condition est silencieuse et surnoise, mais fatale. J’avais tenté de me réalimenter normalement, mais le corps avait trop perdu. Un long mois à l’hôpital. Le diagnostic est tombé : anorexie mentale. J’ai été suivie au département de psychiatrie et de médecine de l’adolescence depuis ce temps. À ma sortie de l’hôpital, je suis tombée en dépression. Je voulais partir au loin, je pleurais toujours. Malgré les suivis, je n’arrivais pas à exprimer ma colère, ma tristesse face à ma situation. Un matin de février 2014, en plein désespoir, j’ai quitté la maison en laissant une lettre d’adieu à mes parents. Ceux-ci savaient très bien que cette note était sérieuse… Heureusement, les autorités m’ont retrouvée rapidement et c’est à ce moment que j’ai débuté la thérapie individuelle ainsi que la médication pour traiter la dépression. L’an dernier, j’ai recommencé à neuf : j’ai changé d’école mais j’ai gardé mes amies les plus proches qui ont été là pour moi. J’ai aussi trouvé la force d’aller témoigner au Radiothon 2015 Pour la santé des enfants. Pour moi et mes parents, c’était vraiment important de parler de la santé mentale chez les enfants parce que, même si c’est un sujet qui attire beaucoup de préjugés, ça existe. J’en suis la preuve, et je suis loin d’être la seule. Nous trouvions aussi important de souligner l’excellence des services en français au Children. Emma Bien que je reçoive toujours à ce jour les soins des spécialistes du Children, mes visites se sont espacées, j’ai trouvé un travail étudiant et je poursuis mes études secondaires. Il y a encore des moments de grisaille, mais j’utilise mes ressources pour garder le cap. Je suis sur la bonne voie!
J’aimerais remercier du fond du cœur tout les gens au Children qui me soutiennent et ont confiance en moi. Je veux aussi dire un gros merci à tous ceux qui sont sensibles à la cause de la santé mentale. Chaque pas est important. Il faut toujours garder espoir! Au plaisir de vous voir au Radiothon 2016! Emma
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