L'histoire de Maude

MaudeJ’avais mal au dos, j’avais des chocs à la tête, mais je faisais beaucoup de sport et j'avais peur d’avoir un peu abusé de ma passion qui était et qui est toujours la course. J’arrivais de l’école, je mettais mes écouteurs et ça, c’était mon idéal. Ça me permettait d’évacuer tous ces petits problèmes, qui à cette époque m'apparaissaient énormes. Le jour où j’ai enfin dit à mes parents que je n’allais pas très bien, nous avons consulté un chiro. Il ne comprenait pas la cause de mes douleurs. C’est cette soirée que tout a commencé, j’étais couchée et j'avais mal, mais n’étant pas plaignarde de nature, j’ai gardé le silence et j'ai monté le son de ma musique. Dans ma tête, cela réglait tout ! Je n’avais plus seulement mal au dos… mes jambes étaient engourdies. C’est là que j'ai compris que cette fois-ci, ce n’était pas la musique qui réglerait tout. Jamais je n'aurais pu imaginer que je reviendrais à la maison une semaine plus tard avec une vie différente! Et le fameux diagnostic… Personne n’aurait pu s'y attendre, même les médecins et encore moins moi, une jeune fille qui n’avait pas vraiment de problèmes dans la vie. Ils nous ont fait entrer dans une salle. J’étais là, figée, accompagnée de mes parents. Le médecin nous a montré quelques feuilles et des photographies. J'avais des masses le long de ma colonne et dans ma tête et je devais aller à Montréal me faire opérer pour qu’ils sachent si c’était un cancer. J’étais estomaquée, j’avais un cancer? Une semaine plus tard, j’étais à l’Hôpital de Montréal pour enfants pour une opération qui a duré 6 heures. Quelques jours plus tard, ils nous ont annoncé que c’était un cancer, qu’il était malin et qu’il progressait rapidement. Il commençait dans mon cervelet et longeait ma colonne. Il fallait commencer à attaquer. Les oncologues du Children m'ont opérée à nouveau afin d’installer un tuyau qui débute dans ma tête et se dirige vers mon abdomen pour régler la pression dans ma tête. Plusieurs difficultés sont survenues à la suite de cette intervention. En dehors de tous ces petits problèmes, je trouvais la force de rire et de faire rire les autres. En me réveillant avec ce tuyau en moi, j'ai regardé mon père et lui ai dit que j'étais maintenant hydraulique et qu'il faudrait du jig-a-loo pour moi aussi ! Une semaine plus tard, l’oncologiste m’annonçait que j'aurais 31 traitements répartis dans ma colonne et ma tête, ce qui est beaucoup pour une jeune fille de 14 ans, puisque la radio freine la croissance. Les mots de la maman de Maude Moi, maman de Maude, assise dans ma « seconde cuisine » celle de l’unité d’oncologie, je me surprends à apprécier l’environnement dans lequel la vie nous a plongés pour un moment indéterminé. Sans pouvoir vous raconter les énormes épreuves des 4 derniers mois, car je regarde devant et prend un jour à la fois, je témoigne d’une extraordinaire prise de conscience envers les petits bonheurs de la vie au quotidien. Dans cette cuisine, il y a des parents qui à tour de rôle viennent se couler un bon expresso. Ils racontent leur nuit auprès de leurs enfants malade. Tous terminent avec une note positive à leur histoire… Ici personne ne se plaint du temps qu’il fait à l’extérieur. On se réjouit plutôt des enfants qui ont eu leur congé ce matin. Lorsque Maude m’a fait part de son désir de raconter son histoire, j’ai trouvé son intention « d’aider les gens à voir autrement l’horrible mot cancer » très courageuse. Elle y arrivera sans aucun doute ! Le blogue Maude n’est pas seulement retournée à l’école. Entre ses traitements de chimiothérapie, elle a créé un blogue afin de partager son expérience et de donner de l’espoir aux jeunes qui font face à cette maladie ainsi qu’à leur famille: www.maudepoirier.com « Tellement de gens et surtout des jeunes filles se sont retrouvées dans mes textes et cela les a aidées à affronter la vie ! J’espère que vous voyez maintenant que le fameux mot cancer peut être associé à d’autre chose que la mort. » - Maude